L'ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu
est le plus grand ascenseur à bateaux du monde.
Situé sur le canal du Centre,
entre les localités de Strépy-Bracquegnies (La Louvière) et Thieu (Le Roeulx),
l'ouvrage permet à des péniches de 1350 tonnes de franchir une dénivellation de 73,15 mètres !
L'aspect technique :
La première péniche marchande a utilisé l'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu le 6 novembre 2001.
Cet ouvrage exceptionnel,
destiné à faire franchir une chute de 73,15 mètres aux bateaux automoteurs de 1350 tonnes
(et aux barges poussées de 2.000 tonnes avec leur pousseur),
s'inscrit dans une longue histoire :
celle du canal du Centre et de ses ascenseurs hydrauliques classés Patrimoine de l'Humanité,
par l'UNESCO, en décembre 1998.
Entre la Meuse et l'Escaut
Dès le 19e siècle, la liaison des bassins de la Meuse et de l'Escaut
par une voie d'eau navigable s'était révélée indispensable pour le transport du charbon et,
plus largement, pour le développement économique du Hainaut.
En 1879, une loi lance la construction du canal du Centre qui s'ouvre à la navigation en août 1917.
A l'époque, le canal est prévu pour des péniches d'un gabarit de 300 tonnes.
Mais au lendemain de la Seconde guerre mondiale, des péniches motorisées,
plus longues et d'un tirant d'eau plus élevé, font leur apparition et deviennent peu à peu la nouvelle norme.
Loi des 1350 tonnes
En 1954, la Conférence européenne des ministres des Transports fixe ainsi les normes minimales de la classe IV
des voies d'eau d'intérêt international :
il s'agit de parvenir à un réseau européen cohérent qui porte le gabarit des péniches à 1350 tonnes.
Trois ans plus tard, la « loi des 1350 tonnes » décide du changement de gabarit pour le réseau belge.
Le canal du Centre figure parmi les priorités des travaux de modernisation.
Situé sur la transversale qui relie Dunkerque à Liège (en passant par Valenciennes, Mons, Charleroi et Namur)
puis au Rhin, il s'intègre en effet dans les voies navigables d'intérêt européen.
Les travaux de modernisation du canal débutent en 1963.
Dernier maillon
En fait, le projet de Strépy-Thieu constitue le dernier maillon du programme de mise au gabarit à 1350 tonnes
du réseau belge de voies navigables.
Son objectif : rattraper une dénivellation de 70 mètres entre La Louvière et Thieu.
Pour être plus précis, la différence de niveau entre les extrémités est même de 88,15 mètres,
mais les écluses d'Obourg-Warton et de Havré rachètent respectivement 5 et 10 mètres,
de telle manière que la chute finale est de 73,15 mètres.
Le canal précédent franchissait cette chute au moyen de deux écluses
et de quatre ascenseurs hydrauliques de 16 m, mis en service entre 1888 et 1919.
Pour remplacer les six anciens ouvrages, la formule d'un ascenseur vertical de 73 mètres a fini par s'imposer.
La meilleure solution
Divers facteurs – investissements, étendue des expropriations ou problèmes techniques et d'exploitation
– ont joué en faveur de la construction d'un ascenseur unique.
Celui-ci concentre en effet, sur un espace réduit (1 ha), la totalité des charges (300 000 T)
en une zone de sous-sol déformable, relativement hétérogène, et donne une sollicitation constante de 3 kg/cm2.
Avant de réaliser ce choix, cinq solutions avaient été étudiées
– en tenant compte de la configuration du terrain et de l'absence d'alimentation naturelle significative d'eau
(excluant pratiquement l'utilisation d'écluses) :
un plan incliné longitudinal à 5% ;
un plan incliné longitudinal à 10% ;
une pente d'eau ou « canal incliné » à 3,5% ;
deux ascenseurs de 36,575 m de chute chacun ;
un ascenseur de 73,15 m de chute.
Un nouveau tracé
Il a également fallu choisir un nouveau tracé pour un tronçon du canal du Centre.
Il était impossible en effet de maintenir celui-ci totalement en activité
durant les travaux de mise à gabarit et la construction du nouvel ouvrage d'art.
Le nouveau tracé mesure environ douze kilomètres, le nouveau lit se situant à proximité de l'ancien.
Deux ascenseurs funiculaires indépendants
Inauguré à la fin de l'année 2001, l'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu
regroupe deux bacs au fonctionnement complètement indépendant.
Il s'agit néanmoins d'une structure unique,
ce qui garantit à l'ensemble une rigidité suffisante et une faible sensibilité aux déformations.
Pour l'essentiel, la structure en béton se compose d'un encuvement monolithique étanche,
d'une tour centrale et de la zone centrale de la dalle au niveau 131,15 m
(qui forme la partie médiane du plancher de la salle des machines).
Les deux parties latérales de ce plancher sont constituées de poutres métalliques.
La masse totale de l'ensemble est d'environ 200.000 tonnes.
Les dimensions hors tout sont 117 m de hauteur, 130 m de longueur et 81 m de largeur.
Et l'ensemble, bien entendu, est riche en équipements mécaniques et électriques.
la projection d'un film de 20 minutes sur la construction et le fonctionnement de l'ouvrage
des maquettes animées, des plans, croquis, ...
une sélection de fossiles découverts sur le site lors des terrassements
un superbe panorama sur la région avoisinante.
Le parcours-spectacle "Pays de Génies" :
L'ascenseur étant unique au monde,
le parcours divisé en 8 scènes,
permet au public de découvrir le savoir-faire de notre petit pays.
Dans les salles,
vous ferez connaissance avec des personnalités qui ont non seulement marqué la Belgique
mais aussi le monde entier dans des domaines aussi variés que la bande dessinée,
les sciences, l'architecture, le sport,...
Le franchissement de l'ascenseur en bateau :
Visiter l'ascenseur, c'est aussi avoir la possibilité de le franchir en bateau ...
Tel un vrai batelier, vous profiterez de ce moment exceptionnel.
L'accès à la partie supérieure de l'ascenseur s'effectue à bord d'un train touristique.
Diaporama
Ici